vendredi 31 octobre 2008
Quelques chiffres
Pendant que l’Inde lance sa premiere mission lunaire, conclut des accords pour le nucléaire civil avec la France et les Etats-Unis, s’impose sur la scene internationale, développe des logiciels informatiques de pointe...
- 75% de la population (donc quand meme 836 milllions de personnes (j’ai bien dit millions !)) vivent avec moins de 2$ par jour, soit une proportion plus élevée qu’en Afrique sub-saharienne.
- 1/3 des pauvres du monde entier vivent en Inde.
- Dans certains états, il y un ratio de 820 femmes pour 1000 hommes, autant vous dire que les femmes sont une denrée rare.
- Depuis l'indépendance, le systeme des castes est considéré comme non-existant (l'égalité juridique entre les hommes ayant été proclamée). Mais il n'a pas été aboli, ni déclaré illégal. On m’a raconté qu’un jeune garcon a été récemment massacré a la sortie d’un cinema parce qu’il avait osé touché un Brahmane (une personne de la caste la plus élevée).
- La croissance de la population est telle qu’il est estimé qu’en 2070, il y aura 2 milliards d’Indiens. C’est bien simple, en moins de 4 ans, l’Inde accroit sa population de 60 millions de personnes sur son territoire, soit ... la population de la France.
- Mon chef parle de 5 Indes pour categoriser les classes de population: l'Inde en jet privé, l'Inde en voiture (middle class), l'Inde en rickshaw, l'Inde a vélo, l'Inde a pied, et il rajoute : l'Inde en chaise roulante...
mercredi 29 octobre 2008
Diwali, la fete des lumieres
En fait, cela représente la victoire du dieu Rama contre les démons et son retour dans son royaume avec sa femme, la belle Sita. C’est aussi le jour ou l’on attend la déesse Lakshmi (je vous rappelle, elle est la déesse de l’argent et de la prospérité) qui rend visite a chaque famille le soir-meme. Il faut donc l’accueillir de la meilleure facon !
Les Indiens se retrouvent en famille, ils revetent leurs plus beaux habits, et installent des bougies, lampes a huiles et des lumieres devant chez eux, pour remercier les dieux de leur avoir apporté santé, prospérité et bonheur. On s’offre des cadeaux et des sucreries, c’est un peu comme Noel chez nous. D’ailleurs, la frénésie des achats dans les marchés ces derniers jours ressemblait à notre dernier week-end de l’Avent dans les Grands Magasins !
Hier soir, je rentrais de mon week-end prolongé (oui, car qui dit fete hindoue, dit jour ferié, et donc week-end escapade pour moi !) dans mon petit rick-shaw... La vision de toutes ces maisons illuminées par des guirlandes électriques colorées, des petites bougies, et des cierges dans toute la ville etait assez extraordinaire. Chaque maison, de la plus luxueuse à la plus rustique avait installé des petites bougies sur le pas de leur porte (meme dans les gares, sur les quais, des centaines de petites bougies brillaient dans la nuit...)
Mais Diwali, c’est aussi les pétards, les feux d’artifices, les fusées, les fontaines de lumieres, et autres engins explosifs lumineux, qui éclairent le ciel de Delhi (et de l’Inde entiere) pendant toute la nuit... et qui ont un certain volume sonore...
Sari à l'indienne
C’est fou ce qu’on peut faire avec un bout de tissu.
Le sari est une invention assez formidable. Il est toujours fait d'une seule pièce, une large bande de tissu qui fait environ 1m20 de large sur 6m de long et qui se noue de facon tres précise (je n’ai pas encore tout retenu). Cela donne un résultat assez incroyable... on se sent extremement élégante !
Normalement il se porte sur un jupon, et une petite blouse assortie au sari laissant une partie du ventre nue ( ce qui n’est pas toujours tres esthétique pour certaines indiennes...)
Contrairement a ce que l’on peut croire, le sari se porte tres facilement dans la rue, et pas seulement pour les grandes occasions. C’est sa richesse (perles, détails, délicates broderies) qui détermine alors si c’est un habit de soiree ou un habit de tous les jours.
Et comme c’est une simple bande de tissu, pas besoin de prendre des mesures, « one size fits all » !
lundi 20 octobre 2008
Pushkar
Après une nuit dans le train; on a bien profité de la douceur et de l'ambiance relaxante de Pushkar: balade au bord des ghats pour admirer les ablutions et des prières; spectacle des singes et des vaches dans les petites ruelles bleues, restos avec vue splendide sur le lac, 2H de balade à cheval l'après-midi dans le désert, avec coucher de soleil; visite du temple de Brahma (le seul au monde!); shopping (paradis du textile pas cher).
Un vrai plaisir de flâner dans ces petites ruelles piétonnes et tranquilles, pleine de baba cools et de rastas, et avec une ambiance spirituelle (toute la ville est végetarienne, et sans alcool!).
mercredi 15 octobre 2008
L'automne qui arrive?
Météo à New Delhi, Inde
Humidité : 61 %
Les températures descendent.... Ouf! L'automne arrive...
Vous êtes jaloux hein?
lundi 13 octobre 2008
Durga Puja
La semaine dernière a eu lieu l'important festival hindou Durga Puja (le culte/prière à la déesse Durga). Pendant 9 jours, et plus particulièrement dans la région de Kolkata (Calcutta) dans le Bengale; on célèbre cette déesse et le fait qu'elle ait vaincu les démons, pour aider le Dieu Rama. C'est donc la victoire du bien sur le mal... tout un programme!
A Delhi; la célébration battait également son plein!
Les rues et les parcs se sont couverts de chapiteaux; et chaque soir; la foule se presse pour faire une offrande à la déesse aux 8 bras... cela ressemble plus à un carnaval ou à une fête foraine qu'une vraie fête religieuse: il y a des stands de nourriture, des vendeurs de glaces, des orchestres, des manèges, des spectacles...
Le dernier jour (Dusshera, qui est ferié dans toute l'Inde); c'est le moment où la déesse de terre glaise est -normalement - immergée dans le Gange.
A Delhi, on ne sait pas trop où ils les emmènent mais en tout cas, on a croisé beaucoup de camions où s'entassents à l'arrière hommes, enfants et déesses en bois... vers une destination inconnue!
On a aussi croisé des orchestres, des chars, des fanfares et de drôles de géants en bois... (qui sont brulés le soir à l'aide d'une flèche enflammée au milieu des pétards et des feux d'artifices)
samedi 11 octobre 2008
Scènes de rue
Rishikesh
Sur un cyclo-Rickshaw
Demi-tour sur l'autoroute en auto-rickshaw
mercredi 8 octobre 2008
Un peu de géographie
Pour ceux qui veulent un peu explorer les environs de New Delhi (vous pouvez aussi zoomer)
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mardi 7 octobre 2008
Le boulot
J'ai principalement 3 taches:
- aider un responsable de programme dans la communication de son projet d'inclure les handicapés dans les initiatives de réductions des risques des désastres - en anglais, c'est encore plus du charabia : mainstreaming disability into Disaster Risk Reduction!
- aider la responsable de la communication à établir un plan de comm pour HI Inde (créer un site Internet, relations avec les parrains, préparer des documents de communication, les médias...)
- aider le directeur dans l'élaboration de la future stratégie du bureau et dans toutes ses relations avec le siège en France (c'est finalement la partie la plus intéressante)
Pour l'instant, en vrac, j'ai eu l'occasion:
- de visiter un centre de jour pour handicapés dans le sud de Delhi,
- d'assister à un séminaire de 2 jours dans un grand hôtel ou je devais prendre des notes (alors qu'un tiers de la discussion était en hindi!),
- d'attendre patiemment lors de réunions sans fin pour décider de la couleur (bleue!) d'un stylo aux couleurs d'Handicap International,
- de recevoir des prestataires pour créer un site Internet (dont un qui ne savait même pas quel logiciel il allait utiliser pour la mise en page),
- d'écrire des histoires pour des cas d'étude sur des enfants handicapés dans les zones rurales (afin de faire pleurer dans les chaumières),
- d'assister a un spectacle de danse Bollywood d'enfants aveugles, ..
bref, c'est assez divers!
Mais j'ai surtout beaucoup appris sur le handicap, sur des théories d'ingérence humanitaire, sur le fonctionnement d'une ONG à l'étranger, et bien sur, j'en apprends tous les jours sur la façon de travailler des Indiens!
lundi 6 octobre 2008
Le sikkhisme
Je vais éviter de faire trop "encyclopédie", mais il faut dire que cette religion est assez fascinante.
Elle a été créée en réaction contre la religion hindoue, jugée trop injuste avec les système de caste. Les sikhs n'ont pas de Dieu; ils vénèrent un livre, qui a été écrit par les premiers gourous. C'est une copie du livre qui est présente dans chaque temple et à qui ils rendent hommage en venant au Gurudwara (le temple; qui comporte souvent un grand bassin pour les ablutions, comme au Temple d'Or par exemple.)
La principale caractéristique des Sikhs est leur apparence; avec leur turban et leur longue barbe. Ce que l'on sait moins; c'est que les Sikhs très pieux doivent obéir à la règle des 5 K : Kesh (le fait de ne pas se couper les cheveux), Kangha (un petit peigne qui sert à tenir les cheveux dans le turban), Kara (un bracelet en métal), Kirpan (un petit poignard voire un grand sabre!); et Kaccha (une sorte de short-culotte qu'ils gardent sous leurs vêtements).
Petit aperçu en photos...
Amritsar
Le trajet de nuit fut peu reposant! Nous avons vécu une vraie expérience indienne, en tentant un trajet de 9h dans un bus non-climatisé, sur des couchettes en mousse pour 2 personnes, recouvertes d'un drap-tissu à la couleur peu engageante, aux rideaux pleins de poussière... Le réveil fut un peu difficile!
Le Penjab est également intéressant de par sa proximité avec le Pakistan. Nous sommes donc allés faire un tour au poste-frontière d'Attari, ou chaque jour, la relève de la garde est un vrai événement. De chaque coté de la frontière, la foule se masse dans des gradins (hommes et femmes strictement separés du coté du Pakistan; tribunes reservées aux femmes et aux VIP - comprendre touristes ou Indiens fortunés- du coté indien.) Pendant 1h, la musique Bollywood préchauffe la foule et fait danser des femmes et des écolières. Puis la cérémonie demarre, au pas militaire, tres orchestrée et organisée. Impressionnant cri des soldats dans le micro, la foule reprend en coeur "Hindustan Zindabad" ( vive l'Hindoustan!) pendant que de chaque coté, les militaires avancent vers la porte séparant les deux pays, torses bombés, poings levés, sourcils froncés, effectuant une sorte de parade animale. Sous les acclamations de la foule, après avoir fait plusieurs allers-retours au pas militaire, les soldats finissent par descendre des mats les deux drapeaux (strictement en meme temps, il ne faut pas qu'un drapeau soit plus haut que l'autre), et à refermer les portes... jusqu'au lendemain.
dimanche 5 octobre 2008
De belles photos
c'est ici !
vendredi 3 octobre 2008
Tribulations d'une lettre à la poste
1- Branle-bas de combat, non ce n'est pas possible, l'office boy qui est chargé de faire chauffeur, et toutes les petites courses de ce genre n'est pas là (D'après ce que j'ai compris, c'est lui qui apporte directement le courrier à la poste pour les faire tamponner et les envoyer) La seule possibilité est de faire un recommandé... Euh non, merci, c'est pas grave, j'irai a la poste moi-même entre midi et deux.
2- Je cherche un bureau de poste dans le quartier. D'après Internet, il y en a un pas très loin dont j'ai pris l'adresse et le numéro de téléphone. Je saute dans un auto-rickshaw, et négocie l'aller-retour pour un prix raisonnable.
3- Bien sur, le rickshaw-wallah ne sait pas ou il va. On est obligé de demander a des gens sur la route. On perd du temps, et le chauffeur veut que je paye le double. Pas question!
4- J'arrive enfin au bureau de poste. Après m'être trompée de porte et failli atterir dans les bras d'un guichetier (je me suis pris les pieds dans un sac en jute qui trainait par terre), je trouve enfin l'entrée. Quelques personnes font la queue (et non pas la file indienne, car ici c'est une antithèse!). Je m'avance vers un guichet pour "postages and stamps". Une femme est en train de manger son dessert, une sorte de riz au lait blanc et m'oriente, la bouche pleine, vers son collègue... un vieux à qui il manque quelques dents et qui lui, commence son repas sur son guichet dans sa petite assiette en fer-blanc ( il est 13h30). Il me dit littéralement de dégager et d'attendre 15 minutes qu'il finisse de manger "Lunch time, Ma'am!!!"
5- Comme mon rickshaw m'attend toujours a l'extérieur, et que je n'ai pas la journée à attendre non plus, je décide de forcer un peu les choses. Par chance, je vois un panneau indiquant "Lunch hours : 12:30 - 13pm", donc je m'impose et demande mes timbres. Les gens à côté de moi rigolent et m'observent (ils attendaient sagement la fin de la pause déj, eux!). Après quelques gesticulations, la dame finit par lentement se tourner vers moi et accepte de me donner des timbres pour la France.
6- Après avoir payé mes timbres, j'essaye de les coller. Hmm problème..... ça ne colle absolument pas sur l'enveloppe. Je me tourne à nouveau vers la femme (qui est retournée vers sa cuillère et son dessert), qui m'indique la table en bois derrière moi... Je ne comprends pas. Il n'y a rien dessus, à part, et je le vois au dernier moment, une sorte de flaque liquide. Et là, je comprends... c'est de la colle! Il faut donc prendre ses timbres, les tremper dans la tache gluante et les positionner sur l'enveloppe. Bien sur, la glu déborde, j'en mets beaucoup trop, je me retrouve avec les doigts qui collent et l'enveloppe toute sale... Mais je finis par y arriver!
Maintenant, reste a voir si la lettre arrivera à bon port, elle!
Laura, tu me diras :)