lundi 24 novembre 2008

Mariage a l'indienne - 2eme partie


La vraie fete du mariage avait donc lieu samedi soir…
Cela avait lieu un peu en dehors de Delhi, dans le Sud. Dans un quartier apparemment dédié aux mariages, puisque nous sommes passés devant pres d’une cinquantaine de maisons ou des mariages étaient organisés, reconnaissables a leurs guirlandes lumineuses pendant sur les facades, et des drapés rouges et roses suspendus a l’entrée.
L’endroit était a la mesure de notre imagination. Un grand espace en plein air avec des tentes, des centaines fauteuils roses et recouverts de coussins dorés, des fleurs partout, une petite fontaine dans un coin, et bien sur des buffets fruits, d’apéritifs, differents plats, des d’entrées, desserts... ) ou des dizaines de cuisiniers en toque blanche s’affairaient. (Mes collegues m’avaient prévenue, « on reconnait un bon mariage a la nourriture qu’ils proposent ! »)
Accueillis par nos propriétaires, nous sommes présentés aux différents invités... Les femmes me sourient et commentent mon sari (qu’apparemment je portais tres bien) - Bon, j’avoue, deux femmes me sont venus en aide a un moment pour le remettre correctement de la bonne facon (j’ai d’ailleurs essuyé leurs foudres car je portais un legging en-dessous et non pas la jupe ‘petticoat’ qu’il faut normalement assortir !)
Le mariage traditionnel hindou commence sans les mariés. La famille de la mariée est la premiere a arriver sur place (vers 21h-22h), pour commencer a manger et a discuter. Le marié, lui, n’arrive que beaucoup plus tard (il faut se faire attendre par sa belle-famille !!) montant un cheval blanc, accompagné par une fanfare de cuivres et des lumieres, entouré par ses amis et sa famille qui dansent... . Il est habillé de facon traditionnelle et porte un chapeau ou pendent des perles devant sa figure...
Une fois enfin arrivé (la fanfare met pas mal de temps a se déplacer...), apres avoir recu la bénédiction du guru de sa famille, il va ensuite attendre sa future femme sur une sorte de scene....
Sa femme etait « cachée » pendant tout ce temps-la dans une maison attenante... Vetue de ses plus beaux habits, maquillée, decorée, dorée, elle porte pierreries, doreries et meme des objets traditionnels qui pendaient a ses poignets.
Elle se fait escorter jusqu’au lieu de réception par ses amis, frere, et cousines, qui tiennent au-dessus de sa tete un étonnant filet de fleurs (jasmin et orchidées). Elle rejoint enfin son mari sur la petite scene apres de multiples photos, pauses, et chants.
C’est ensuite le moment de la cérémonie d’échange de colliers de fleurs (qui dure elle-aussi assez longtemps). Les mariés s’échangent leurs voeux. Un systeme ingenieux de souffleur projette des pétales de fleurs dans le ciel au-dessus d’eux qui retombe en pluie sur les mariés et les invités. Puis c’est la séance de photo obligatoire (c’est finalement le photographe qui gere et dirige tout le déroulé de la soirée !!)

Nous sommes ensuite rentrés sans voir la suite de la soirée. Il etait 2h du matin, et ils devaient encore tourner autour d’un feu sacré, recevoir la benediction vers 3h ou 4h du matin avec uniquement la famille proche, et ensuite, j’imagine, ouvrir leurs cadeaux...

Bizarrement, meme s’il y avait de la musique, ce n’était pas du tout un mariage « dansant » (peut-etre a cause du froid, il devait quand meme faire 10-12 degrés au milieu de la nuit, et ce n’est pas tres facile de danser en sari!!), il n’y avait pas d’alcool (des jus de fruits chimiques gazeux a la place du champagne !), et toute la nourriture etait végétarienne !
En tout cas, c’etait un vrai plongeon au coeur du plus profond de la culture indienne; le mariage (qu'il soit un arranged marriage comme ici, ou un love marriage) correspond au fondement de la cellule familiale, et donc au fondement de toute la société indienne!

Pour plus d’infos, un article dans Aujourd’hui l’Inde Les quatre commandements du mariage indien

mercredi 19 novembre 2008

Mariage à l'indienne - 1ere partie

Nos voisins - propriétaires de notre appart organisent le mariage de leur niece, qui vit au Canada et qui va se marier avec un Indien installé à Toronto.
Depuis 1 mois, c'est l'effervescence dans notre immeuble. Des guirlandes lumineuses ont été installées sur la facade, des fleurs en papier crépon et en plastique ont été accrochées par centaines sur tous les balcons, et les invités se succedent dans leur appartement...
Le mariage proprement-dit se déroule en plusieurs étapes (et sur plusieurs jours).
La premiere partie se déroulait hier soir, et nous étions donc invités à une petite réception religieuse (80 personnes au bas mot). Un peu décues avec mes collocs de ne pas pouvoir mettre nos beaux nouveaux saris (la grosse fete n'est que samedi soir!) nous avons quand meme fait les essayages! (cf photo!!)
La céremonie religieuse s'organise donc avant le mariage en lui-meme. Notre petite rue avait un air de fete. En un apres-midi, ils avaient monté et installé une gigantesque tente colorée devant la maison, avec des tapis, de la sono, des lumieres, pour former un grand chapiteau ou tronaient des idoles de dieux et de déesses (Ganesh, Durga, Shiva, Krishna, et Hanuman).
La soirée a duré plus de 3h, en musique, assis en tailleur devant l’autel des offrandes.
C’est une cérémonie tres familiale, et religieuse et finalement assez peu tournée vers les jeunes mariés (qui sont habillés en jean et en simple kurta !). Le chanteur au micro (cheveux longs et déhanchement bollywoodien) est la principale attraction! Apres des chants, des applaudissements, des danses, encore des chants, des offrandes, et des prieres, la bénédiction de la déesse bienveillante Durga est enfin recue pour les jeunes mariés, et les invités ont le droit de récupérer les offrandes (des fruits), c'est un signe de "good luck"! Puis, le repas-buffet peut commencer... il est 23h30.

mardi 18 novembre 2008

Visiteurs a Delhi

Les deux derniers week-end ont été bien remplis, mais pour une fois, nous sommes restés a Delhi.. et pour cause... des visiteurs de France tres importants nous ont permis de profiter pleinement des joies de la vie dans une capitale!
C'était l'occasion de (re)-découvrir quelques endroits et atmospheres
a Delhi et de montrer nos talents de négociation des auto-rickshaws.

Au programme donc, de tres bons restos (O Calcutta et ses spécialités du Bengale, dont les crevettes dans une veritable noix de coco), du shopping, le marché d'artisanat de Dili Haat, du shopping, le bazar de Pahar Ganj, du shopping (mince, encore ?!), la visite de Old Delhi avec le Fort Rouge et la Mosquée Jama Masjid, le dédale des ruelles encombrées de Old Delhi en cyclo-rickshaw, le magnifique parc de Lodi Garden ou tronent des ruines Moghols du 14eme
siecle, l'hotel Imperial et son resto asiatique aux plafonds boisés ciselés et au patio japonais absolument splendide, la rencontre d'une procession de mariage en pleine rue... et.. d'un éléphant sur une autre avenue...!

mardi 11 novembre 2008

Le quotidien... et autres déplaisirs minuscules

-Ce matin, cela fait la quatrième semaine consécutive que l'eau chaude ne marche pas... vive la douche froide! Et encore, je devrais m'estimer heureuse, au moins l'eau n'est pas coupée!

-Les techniciens qui sont venus ce matin pour filmer et interviewer le chef de projet et le directeur d'Handicap International pour un documentaire que l'on est en train de réaliser, n'avaient pas de micro a leur caméra. Enfin, heureusement on s'en est rendus compte juste avant qu'ils ne partent.... à la fin de la derniere prise!

-Marchander tous les matins son auto-rickshaw pour aller au boulot, c'est sympa au début... mais au bout d'un moment, on en a vite marre. Ce matin, j'ai trouve une nouvelle technique avec le rickshaw-wallah : le pari. Si l'on se retrouvait dans des embouteillages, je lui donnais 50 roupies, sinon, cela n'aurait été que 30 roupies (le prix du compteur). Bon,....on arrive, 25 minutes plus tard.... il était au final très content de ses 50 roupies !


lundi 10 novembre 2008

Nizamuddin


Les chants soufis dans le quartier musulman de Delhi

Chandigarh



Chandigarh est la capitale du Penjab; mais seulement depuis 50 ans. Elle a été construite de toutes pièces par Le Corbusier architecte français qui a conçu les plans de la ville dans les années 60. Résultat; une ville qui ne ressemble à rien d'autre de ce qu'on peut trouver en Inde. De grandes avenues très larges et très droites, une ville divisée en secteurs, des bâtiments en béton qui ressemblent à mon avis plus à des gymnases sportifs des années 60 qu'à de vraies prouesses architecturales, mais c'est une ville qui a le mérite d'être très originale.

Notre visite était éclaire (28 octobre). J'ai surtout beaucoup aimé le Rock Garden, jardin fantaisiste d'un artiste (Nek Chand) qui a passé la moitié de sa vie a créer à partir de déchets et de matériaux reconstitués. C'est un véritable dédale dans des petites portes creusées dans la pierre, des ponts, des tunnels; des chemins près de cascades où trônent des figurines en pierre et faience... Un amphi-théatre aux allures du Parc Güell de Barcelone et des balançoires cloturent le parc.

J'ai mis une vidéo de l'ambiance assez particulière qu'il règne dans ce parc; (un peu plus bas)... un des monuments les plus visités en Inde après le Taj Mahal.

Le quotidien... et autres plaisirs minuscules


Une fanfare de cuivres passe dans la rue hier soir. C’est la procession traditionnelle pour un mariage. On s’approche, intrigués pour mieux observer... quand tout a coup, on se retrouve au milieu du cercle, encouragés et acclamés par les invités pour danser au beau milieu de cette petite foule, parmi les femmes en tenue de soirée aux saris dorés. Le marié nous sourit depuis son cheval arnaché, les photographes nous mitraillent, les femmes rigolent et chantent...

Au marché de l’artisanat de Dili Haat, on s’arrete boire un verre dans une petite gargotte, a coté d’une famille indienne. Les hommes commencent a nous parler et il s’avere qu’ils travaillent dans le textile pour des entreprises francaises (Kenzo, Jean-Paul Gauthier, Lili Gaufrette...) Tres flattés de rencontrer des Francaises, ils sont tres fiers de nous faire la bise, et nous offrent gracieusement notre chai (thé) en partant.

Tous les jeudis soirs, les musulmans Soufi chantent dans le quartier musulman de Nizamuddin. Devant la Darga, (tombe sacrée), les gens s’installent en tailleur, et tout comme nous, passent un peu de leur temps a écouter les percussions et les chants soufis en ourdou. La soiree « immersion dans la culture musulmane » ne peut se finir autrement qu’en allant dans un boui-boui du quartier pour manger de la délicieuse viande grillée (Mutton Sheek Kebab, Chicken Tandoori...)

Depuis quelques semaines, les petits commercants du quartier de mon boulot me reconnaissent, et m’accueillent chaque matin d’un grand sourire et d’un « Good Morning Ma’am »... une bonne facon de commencer la journée !

jeudi 6 novembre 2008

A Black Man in White House: What an idea, sirji!

Bien sur en Inde aussi, on parle de la victoire de Barack Obama.

Au boulot, la discussion ces deux derniers déjeuners ne tournait presque qu’autour de ca. Pour eux, comme pour la majorité des médias ici, c’est la victoire du changement, de l’espoir, et c’est une grande opportunité pour l’Inde et pour le monde....
En tout cas, c’est tres intéressant de recueillir leurs points de vue et leur vision du monde.
Apparemment hier a la télévision, la couverture médiatique etait encore plus poussée et pointue que lorsqu’il y a des élections en Inde (par exemple des reportages entiers sur le renouveau des relations avec l’Inde, le futur du Nuclear Deal, les problématiques de délocalisation, le probleme des minorites et de la representation en politique... ce qui intéresse aussi l'Inde au vu des politiques de discrimination positive qu'elle met en place...)
Une remarque intéressante (et surprenante) d’un de mes collegues tout a l'heure : meme si les Etats-Unis ont fait un grand pas en élisant comme président un Afro-Americain, ils ne sont pas encore au niveau de l’Inde; a savoir ne pas tenir compte des criteres de sexe, et a élire une femme a la tete de l'Etat! (En effet, la Présidente est Pratibha Patil, et le parti au pouvoir, le Congress Party (merci de la rectification...) a une femme a sa tete Sonia Gandhi...).

Ils concluent en disant que les citoyens des pays européens et développés ont une vision beaucoup plus violente et injuste par rapport aux femmes qu’en Inde.

Hum...

mercredi 5 novembre 2008

Ashram de Chandra Swami

.
J'ai eu la chance de passer un très court week-end dans l'ashram de Chandra Swami, un gourou très connu, qui a fait voeu de silence depuis de nombreuses années, et qui drapé de orange (couleur de la prière et de l'ascétisme; cheveux et barbe blanche) gère un ashram très bien entretenu sur les contre-forts de l'Himalaya.



Tout est réglé et orchestré au millimètre. Le programme, les tenues, les rites, les repas... La journée commence à 4h30, par une séance de méditation commune, dans le noir, pendant 1h, jusqu'à 5h30. Ensuite; jusqu'au lever du soleil; Chandra Swani emmène sa troupe de disciples sur la terrasse pour marcher en file indienne jusqu'à ce que les étoiles disparaissent et que le soleil se lève.




Le petit déjeuner (tout comme le déjeuner, le thé et le diner) est servi assis sur des coussins par des volontaires. La journée s'organise ensuite entre des sessions de questions-réponses avec Swami-ji (réponses écrites, je précise), des tâches communes pour faire vivre la communauté de l'ashram (épluchage de légume, vaisselle, balayage des pièces communes...), des séances de méditation, des balades au bord de la rivière Yamuna et des moments de réflexion individuels...

Plein de vies et d'atmosphères différentes


Dharamsala, dans le temple du Dalai Lama (admirez mon bonnet tibétain)



Chandigarh, dans le Rock Garden

mardi 4 novembre 2008

Dharamsala, plongée dans le bouddhisme

Dharamsala s’atteint après une nuit de train et 2h de voiture, sur une petite route escarpée.
Devenue célèbre par la présence du 14e Dalai Lama réfugié ici, cette petite ville en haut d’une vallée et sur les contre-forts de l’Himalaya respire la quiétude et la spiritualité bouddhiste.


Le gouvernement tibétain y est réfugié depuis 1960. Mc Leod Ganj est une ville complètement différente des autres destinations ; on ne se croit plus en Inde, mais on est véritablement plongé dans l’Asie centrale. Dans les rues, on croise des moines un peu partout, au crane rasé, habillés de tuniques rouge bordeaux et jaune (mais certains ayant des téléphones portables et des baskets !), et on rencontre aussi de nombreux occidentaux qui viennent trouver une nouvelle voie d’épanouissement a travers les enseignements bouddhistes, et la méditation. Des drapeaux blancs, rouges, bleus, jaunes et verts contenant des inscriptions et des prières flottent au vent ; il fait frais (et oui, j'ai eu FROID pour la première fois!) et l’air est pur; les moulins a prières des temples se font actionner par les passants; des drapeaux et des T-Shirts FREE TIBET sont dans toutes les petites échoppes...

Les Tibétains sont tout simplement adorables : souriants, accueillants, modestes... Ils sont d’autant plus admirables qu’apres avoir visité le temple du Dalai Lama et vu le musée sur la répression chinoise au Tibet, on se sent encore plus proches d’eux. C’est impressionnant et tres émouvant de les imaginer traverser l’Himalaya pour venir se refugier ici ( il est estime qu’encore aujourdhui, environ 3000 Tibetains fuient chaque annee le Tibet en traversant les hautes montagne en hiver...)
Une petite balade dans la foret nous amène jusqu’à un lac, et a un village d’enfants tibétains. On passe toute l’aprem à jouer au foot, au basket, discuter avec les enfants, jouer de la guitare, et surtout apprendre énormement de choses sur leur vie de réfugiés ici (ils sont 2000 enfants dans cette école, et certains de leurs parents sont encore au Tibet).



Une petite ville hors du temps et hors de l’Inde...

...Les photos de notre week-end du 26-27 octobre